5° MONTEE HISTORIQUE
DU COL St JEAN / DRÔME PROVENCALE
Oups !!! Désolé, c’est vrai que l’on ne doit plus dire « Montée Historique », mais « Démonstration de Voitures Historiques sur Route Fermée ».
Question de vocabulaire…
En revanche, j’ai un peu plus de mal à comprendre un autre point du nouveau règlement imposé par les instances fédérales, que je trouve pour le moins bizarre, voire saugrenu.
Une « Démonstration de Voitures Historiques sur Route Fermée », c’est, me semblait-il, une évocation (sans chronométrage) des Courses de Côte d’antan.
Alors pourquoi ne plus admettre dans ces « manifestations », les monoplaces, les barquettes et les protos, qui étaient l’essence même de cette discipline, et l’un des principaux intérêts pour les spectateurs ?
La mise au rebut de ces véhicules exceptionnels, que l’on ne côtoie pas tous les jours dans nos embouteillages, est d’une tristesse affligeante.
J’ai rencontré, à Eygalayes, le propriétaire d’une Martini MK30 de 1980, qui, les larmes aux yeux, se demandait ce qu’il allait advenir de son auto : faire du circuit, ce qui ne le passionne pas vraiment, ou vendre son matériel pour acheter une canne à pêche ?
Quid de ces voitures mythiques qui nous ont tant fait rêver ?
Enfin, ce débat n’est pas le nôtre, et il faut faire confiance aux têtes pensantes des différentes fédérations, pour trouver une solution équitable pour tous.
Revenons donc au Col St Jean / Drôme Provençale, qui s’est déroulé le 1er Juiller dernier, sous un soleil de plomb, après les intempéries des semaines précédentes.
Intempéries qui ont causé l’inondation du champ qui, habituellement, sert à la fois de parc d’assistance, de parc de regroupement, de terrain de camping pour les participants, et qui, à deux pas de la ligne de départ, facilitait la formation des différents plateaux.
Les organisateurs ont dû improviser dans l’urgence, et grâce à l’aide de la Municipalité et à la bonne volonté de tous les habitants, une solution fut trouvée et approuvée par tous les participants. (à une exception près… mais bon!!!)
Avec 52 partants (tous sur des autos régulièrement immatriculées et assurées), le staff de Phocéa Productions était plutôt satisfait, d’autant que la liste des engagés présentait un panel très intéressant de la production sportive des années 1960 à 1985, et quelques young timers des années 1986 à 1990.
Noël De Simone était là, avec la 505 Turbo Injection qu’il pilotait jadis, Marc Poix au volant de la barquette CG Gériplast, Francisco Alves qui étrennait une superbe Triumph TR8, Max Folcher, dont la R8 Gordini est aussi belle qu’efficace, Michel Durosne (Alfa GTV6), le taxi le plus rapide du Val d’Arvieux, et puis, grand vainqueur à l’applaudimètre, Vincent Galvani, le « cow-boy de Mévouillon », qui n’a pas hésité à faire deux montes au volant de son imposante Oldsmobile Super 88 Sedan Celebrity de 1963 (5,70m de long sur 2m de large, pour 2 tonnes et 300 cv…)
La première monte, dans la fraîcheur relative du matin, se déroulait sans problème, si ce n’est l’abandon de Jean-Marc Duprat qui cassait l’embrayage de sa Matra Muréna.
Radieux, Dédé Mathieu, l’inénarrable maire d’Izon-la-Bruisse s’éclatait dans le baquet de droite de la R11 Turbo de Laurent Chauvin.
Un cardan récalcitrant contraignait la-dite R 11 Turbo à l’arrêt lors de la deuxième monte, alors qu’Alain Nicolas, le maire de Vers-sur-Méouge, faisait son baptême de la « piste » dans la R 5 Alpine de Thierry Reynier.
La pause méridienne permettait aux participants comme aux mécaniques de prendre quelque repos, pendant que commissaires et organisateurs appréciaient les paniers repas de Sophie, la patronne du « Chaudron Dansant ».
La troisième monte voyait la température atteindre allègrement les 40°, faisant fondre le goudron vers le sommet du Col St Jean.
L’Opel Ascona groupe 2 (ex Marie-Claude Beaumont) de William Garcia était victime d’un allumage capricieux, qui pouvait être cependant réparé sans grandes difficultés.
Rien à dire pour la quatrième monte, si ce n’est que le goudron fondant de plus en plus, la route était par endroits glissante, pour ne pas dire technique, à la grande joie de certains.
Une cinquième monte « bonus » était proposée en fin d’après midi, que presque tous les participants effectuaient sans se faire prier .
La journée se terminait par un bref débriefing, au cours duquel Michel Vignal, le président de Phocéa Productions, mettait l’accent sur la sportivité de tous, applaudissait chaleureusement tous les commissaires, rougis par un soleil omniprésent, et remerciait tous les intervenants sans lesquels cette 5° édition de la « Démonstration de Voitures Historiques sur Route Fermée » n’aurait pas pu être une réelle réussite.
En premier lieu les Municipalités de Séderon, Eygalayes, Izon-la-Bruisse, Ballons, Mévouillon et Vers-sur-Méouge, puis la Communauté des Communes des Baronnies en Drôme Provençale, les services de l’équipement de Séderon, les frères Conil, spectateurs malgrè eux (leurs monoplaces interdites étant restées au garage…), Michel, d’Eygalayes, toujours disponible et serviable au possible, sans oublier Michaël pour son hospitalité et sa bonne humeur.
Une question se pose cependant : qu’adviendrat-il, à plus ou moins court terme, de ce type de manifestations, pourtant si prisées des collectionneurs de voitures sportives historiques, comme des spectateurs très nombreux et très disciplinés.